Le seder : un aperçu

Le Seder Un Aperçu

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Le seder de Pessah, S’darim au pluriel, est pour de nombreux juifs, le repas rituel le plus important de l’année. En effet, de récentes études aux Etats Unis indiquent que le seder de Pessah est le rituel le plus observé, plus que n’importe quel autre aspect de la vie rituelle juive.

Quelque chose dans cette tradition semble convaincant et ce quel que soit l’éloignement de certains juifs le célébrant avec d’autres aspects de l’observance traditionnelle. Peut-être est-ce le fait que c’est une mitsva basée autour de la maison qui, par sa nature même, rassemble les familles éloignées ? Ou peut-être est-ce simplement la nostalgie ? Ou encore l’attrait du message de la liberté face à la tyrannie ? En tout cas, l’importance du seder de Pessah dans la vie des juifs partout dans le monde est difficile à contredire.

Les s’darim sont aujourd’hui aussi variés que les juifs qui se réunissent pour les célébrer. Ils peuvent être longs ou courts, traditionnels ou créatifs, mais tous tournent autour de l’impératif biblique exprimé dans Exode 13 :8 : “Tu raconteras à ton fils, ce jour-là, en disant : C’est à cause de ce que l’Éternel a fait pour moi, lorsque je suis sorti d’Égypte.”

Impératif, que la tradition comprend comme celui de raconter aux enfants juifs à chaque génération cette histoire de sortie d’Egypte. Le seder de Pessah est le résultat de l’addition d’innombrables générations de juifs racontant la même histoire.

La Haggada

La Haggada הגדה, le livre qui guide les participants à travers ce repas du seder et fonctionne comme son « libretto », est un texte composite développé à travers les siècles comme l’accomplissement de cette même obligation.

L’un des facteurs cruciaux déterminant la qualité d’un seder est lié au choix de la bonne édition de la Haggada. Il en existe de nombreuses parmi lesquelles choisir. En fait, la Haggada a été publiée en plus d’éditions que n’importe quel autre livre juif, plus de trois mille depuis l’apparition de l’imprimerie.

La Haggada aux quatre visages par exemple est une édition française interprétée par le rabbin Rivon Krygier et illustrée par l’artiste Gérard Garouste. Elle est le parfait exemple d’une Haggada qui associe ensemble une traduction moderne, des illustrations attrayantes, des lectures contemporaines additionnelles, et de nombreux éclaircissements et explications sur la manière de performer les rituels correctement.

Certaines familles apprécient que tous les participants aient la même édition de la Haggada en face d’eux, afin que chacun puisse littéralement être sur la même page. D’autres familles distribuent différentes éditions de la Haggada aux différents participants afin de pouvoir demander à chacun de partager les perspectives de sa propre Haggada, ajoutant ainsi une variété de commentaires à la table. Chacune des approches fonctionnent, mais le détail clef est le temps pris en amont pour déterminer quelle(s) édition(s) de la Haggada sera la meilleure pour le type de seder que l’on souhaite créer dans sa maison.

Chaque communauté autour du monde a ses propres traditions autour du seder et certaines petites différences dans les textes de la Haggada. Par exemple, de nombreuses coutumes, célèbres dans les communautés nord-africaines ne sont pas mentionnées dans les Haggadot ashkénazes et inversement. La transmission de ces coutumes, mélodies et recettes familiales peut être aussi importante que la transmission de l’histoire de la sortie d’Egypte.

Il arrive souvent que des personnes d’âges, d’origines et d’approches du judaïsme différents soient assises ensemble à la même table de seder. Au lieu de voir cela comme un problème devant être résolu, il paraît plus productif de l’aborder comme une opportunité de rendre le seder intéressant et vivant. La Haggada peut être vue comme un script que l’on doit lire à voix haute ou comme un point de départ pour plonger dans des discussions vivantes et des débats.

Une discussion de seder qui dévie de « nous étions esclaves de Pharaon en Egypte » vers un débat au sujet des différentes choses qui esclavagisent les gens aujourd’hui n’est pas une mauvaise chose, c’est la chose principale.

Cela n’est pas nécessaire de réciter chaque mot de la Haggada à voix haute, mais tous les efforts doivent être mis pour couvrir chacune des quatorze parties traditionnelles du seder qui sont énumérées au début de chaque Haggada traditionnelle.

Les étapes du seder

    • Kadech (la récitation du Kiddouch),
    • Ou-rehats (le premier lavage de main, fait sans réciter la bénédiction traditionnelle),
    • Karpas (on manger en général un légume vert comme le persil, ou tout légume qui pousse dans la terre),
    • Yahats (on rompt la matsa du milieu, qui sera ensuite utilisée comme afikoman, dessert à la fin du repas),
    • Maggid (le récit a proprement parlé de l’histoire de la sortie d’Egypte, incluant les fameuses Quatre questions, la récitation des 10 plaies, le chant de Dayenou et la 3e coupe de vin),
    • Rahtsa (On se lave les mains une seconde fois, cette fois en récitant la bénédiction),
    • Motsi Matsa (on mange la matsa avec ses deux bénédictions introductives),
    • Maror (on mange les herbes amères avec leur bénédiction),
    • Korekh (on associe la matsa, les herbes amères, et le harosset dans une sorte de sandwich conformément à la leçon de Hillel apparaissant dans la Haggada),
    • Choulhan ‘Orekh (le dîner),
    • Tsafoun (on mange la matsa qui avait été plus tôt mise de côté pour le dessert afikoman),
    • Barekh (on récite le Bircat Hamazon, en y intégrant la troisième coupe de vin et le rituel d’ouvrir la porte pour Elie, le messager des temps messianiques),
    • Hallel (on chante la plupart du Hallel à voix haute, puis on conclue avec la quatrième coupe de vin),
    • Nirtsa (un hymne mettant l’accent sur les espoirs de rédemption imbriquée dans toute la célébration de Pessah et se concluant par la célèbre formule « L’an prochain à Jérusalem», suivi par une série de chants de conclusions pour la table bien connus).

    Chacune des quatorze étapes du seder doit être vue comme l’opportunité d’une discussion intéressante et créative. Les participants doivent être ouverts aux perceptions et contributions de chacune des individualités uniques présentes autour de la table.

    Il y a des nombreuses manières d’innover tout en restant fidèle aux exigences halakhiques du seder, mais la principale conclusion reste toujours : ne pas être esclaves de la Haggada.

    Le plateau du seder

    Le plateau du seder doit être préparé à l’avance et doit contenir les éléments suivants :

    • Zero’a (un os grillé d’un des membres inférieurs d’un animal cacher),
    • Bétsa (un œuf),
    • Maror (des herbes amères ou du radis noir),
    • Harosset (préparation sucrée composée dans la tradition ashkénaze de pommes, vin et noix),
    • Karpas (légume vert, en règle générale du persil mais cela peut aussi être n’importe quel légume sur lequel nous pouvons réciter la bénédiction : boré péri ha-adama).
    • Certains plateaux de seder contiennent un espace pour du hazeret (un légume amer, en général de la salade romaine). 

    Cela découle d’une controverse sur le commandement dans Nombres 9:11 qui requiert que nous mangions de l’agneau pascal « avec des pains sans levain et des herbes amères ». Certaines autorités interprètent la référence aux herbes amères au pluriel comme nécessitant une seconde forme d’herbes amères qui seraient ajoutées au maror. La plupart néanmoins, n’en ressentent pas la nécessité.

    Un plateau doit toujours être préparé avec trois matsot, deux en place des deux pains habituels qui ornent n’importe quelle table de Chabbat ou de fête, et la troisième pour l’afikoman.

    D’où vient le seder?

    Le seder de Pessah est modelé à partir du repas luxueux de l’antiquité gréco-romaine.

    Des oreillers sont souvent fournis pour les dîners afin de faciliter l’obligation de s’accouder pendant que l’on mange. Il ne s’agit pas seulement de l’opportunité de se pencher sur un côté que celle d’exprimer la gratitude pour la liberté accordée aux esclaves hébreux, en dînant à la manière qui, à l’époque rabbinique, était la préférée des personnes libres et riches.

    Les quatre coupes

    Il doit y avoir assez de vin pour remplir l’obligation des quatre coupes pour chaque dîner. Plus de vin que cela peut être consommé lors du repas à proprement parlé. Du jus de raisin cacher doit être fourni pour les enfants et ceux qui doivent se restreindre ou s’abstenir d’alcool.

    Matsa

    Manger de la matsa est une mitsva pour le seder.

    Manger de la matsa est optionnel durant le reste de la fête, cependant évidemment, manger du hamets demeure strictement interdit pour toute la durée de la fête.

    Quelques juifs très pieux achètent et mangent seulement un certain type de matsa, appelé matsa ch’moura. Cette matsa est particulière car un soin supplémentaire est donné pour garantir que les céréales avec lesquelles elle a été fabriquée, ne soient pas rentrées en contact avec de l’eau, même avant qu’elles aient été transformées en farine.

    Cela dépasse de loin l’obligation légale au sujet de la matsa, et en règle générale n’est pas caractéristique de la plupart des s’darim dans les maisons massorti.

    Les coupes de Miriam et d’Elie

    Il y a de nombreuses traditions modernes et anciennes associées au seder de Pessah.

    Une coupe spéciale, appelée Coupe d’Elie est placée sur la table parce que la tradition attend le prophète Elie pour annoncer les temps messianiques.

    Certains remplissent la coupe dès le début du seder, quand d’autres attendent pour la remplir au moment où l’on ouvre la porte pour accueillir officiellement le prophète Elie au seder. D’autre encore font passer la coupe autour de la table et chaque participant ajoute un peu de son vin, une manière de symboliser que pour faire advenir la rédemption, il est nécessaire que chacun d’entre nous s’y attelle et offre son aide.

    Aujourd’hui, de nombreuses familles ajoutent aussi la Coupe de Miriam sur leur table de seder. Contrairement à la Coupe d’Elie, celle-ci est remplie d’eau, pour rappeler symboliquement que Miriam est dans la tradition associée à un rôle déterminant dans le succès des hébreux à trouver de l’eau pendant les années d’errance dans le désert. Cette coupe donne la possibilité aux participants du seder de rendre un hommage aux héroïnes de l’histoire juive, passée, et présente.

    Les dix plaies

    Il existe une autre coutume liée au vin servi pendant le seder. Pendant que nous comptons les dix plaies pendant la partie Maggid de la Haggada, il est un usage de retirer dix gouttes de vin de notre verre, en trempant un doigt dans le vin et en transférant le vin sur l’assiette du repas.

    Certains expliquent cette utilisation de nos mains comme le rappel que les dix plaies sont l’œuvre des mains de Dieu (Exode 8 :15) et pas une simple série de catastrophes naturelles soigneusement chronométrées. D’autres avancent que cet usage est là pour nous rappeler que toute humanité est créée à l’image de Dieu et que la mort de toute personne, en ce sens, diminue la présence de Dieu dans le monde.

    Oeufs au seder

    De nombreuses familles commencent le repas du seder en mangeant un œuf dur trempé dans de l’eau salée. De nombreuses raisons sont proposées pour cette coutume, mais la raison la plus probable est que l’œuf est le symbole du printemps et de la renaissance, donc un premier plat approprié pour la fête de la liberté.

    Un second seder

    En diaspora, un second seder est mené le second soir de Pessah. Ce seder suit le même format que la première nuit avec quelques minces changements liturgiques.

    Traduction fournie avec le soutien du « Rabbi Reuven Hammer Institute for Masorti Jewish Learning ». Vous pouvez en apprendre davantage ici.

    Trouver une erreur? Envoyez-nous un email: feedback@exploringjudaism.org

    Authors

    • Masorti Olami

      Masorti Olami builds, renews and strengthens Jewish life throughout the world, with efforts that focus on existing and developing communities in Europe, Latin America, the Former Soviet Union, Africa, Asia and Australia.

    • The Rabbi Reuven Hammer Institute for Masorti Jewish Learning

      The Reuven Hammer Institute for Masorti Jewish Learning expands and supports the local Giyur (conversion) process for our communities around the world. Together with Masorti Olami, The Hammer Institute deepens their work through developing more materials, increasing our presence, and including more interested candidates. Giyur was a topic very close to Rabbi Reuven Hammer z”l’s heart, and he spent his life dedicating his work towards the worldwide Masorti/Conservative movement.

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