Qu’est-ce que le hamets?

Qu’est-ce que hamets?

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Il y a peu d’aspects dans l’observance juive aussi compliqués que la préparation de Pessah.

La Torah, dans Exode 12:15-20, interdit la consommation de nourriture levée, communément appelée hamets חמץ, pendant toute la durée de la fête. Mais la situation est encore plus exigeante que cela. Pour la halakha, il ne s’agit pas simplement d’interdire de manger du hamets, mais tout bénéfice en dérivant, et la présence dans nos maisons de hamets nous appartenant durant toute la durée de la fête. C’est de cette dernière exigence que résulte l’intense labeur que la plupart d’entre nous associent aux préparatifs de Pessah.

La substance interdite, hamets, est définie comme toute nourriture faîte à partir des cinq espèces de céréales suivantes : blé, orge, avoine, épeautre, seigle – qui auraient été humidifiées par de l’eau, puis laissées non cuites pendant plus de dix-huit minutes.

La cuisson arrête le processus de levée, donc si de l’eau est ajoutée à l’un des types des grains mentionnés ci-dessus et que la pâte est cuite dans un délai inférieur à dix-huit minutes après cet ajout, alors elle est considérée comme non-levée.

C’est pourquoi la matsa מצה est appelée pain azyme (« Non-levé » en grec) car elle est supervisée afin d’assurer qu’il ne se soit pas écoulé dix-huit minutes entre le moment de l’ajout d’eau et la fin de la cuisson. Aux cinq céréales originales, la coutume ashkénaze ajoute le riz, le maïs, le millet et certains types de légumineuses, communément appelés kitniyyot, pour les raisons expliquées plus bas.

Etant donné que la possession du moindre hamets est considérée comme une violation de la loi, un grand effort est fait avant Pessah pour retirer toute nourriture contenant du hamets de la maison. Après un nettoyage intense et le retrait de tout le hamets visible, une recherche, appelée b’diqat hamets בדיקת חמץ (ou b’diqa), est entreprise la nuit avant Pessah après le coucher du soleil. (Cette recherche prend place le jeudi soir quand le premier soir de Pessah tombe un samedi soir.)

A ce moment-là, comme l’essentiel du hamets doit avoir été retiré de la maison, il est coutume de laisser quelques miettes de pain ou de gâteau (ou n’importe quelle substance levée) dans la maison afin que quelque chose puisse être trouvé et que la recherche ne soit pas vaine. Une bougie est allumée et utilisée pour rechercher le hamets caché dans les recoins les plus sombres de la maison.

La bénédiction récitée avant la recherche et la prière après peuvent être trouvées au début de la Haggada de Pessah.

 A la fin des recherches, une déclaration spéciale appelée Kol Hamira כל חמירא est récitée déclarant que tout hamets non localisé est nul et non avenu, « comme s’il n’existait pas » et affirme qu’un effort sincère a été fait pour trouver et retirer tout le hamets en notre possession.

Celui qui est loin de chez lui la nuit avant Pessah peut accomplir la b’diqa plus tôt. (Magen Avraham sur SA Orah Hayyim 432:6; Mishna B’roura ad loc., note 10.) Celui qui serait loin pendant toute la fête peut vendre son hamets en amont et n’est pas soumis à la b’diqa. (Mishna B’rourah sur SA Orah Hayyim 436:32.)

Le matin suivant a lieu le rituel de brûler la petite quantité de hamets qui a été trouvée pendant la recherche de la nuit précédente. Ce rituel est appelé biour hamets ביעור חמץ – la destruction du hamets. Cela peut être fait à la maison, mais certaines communautés organisent des feux communs, où chacun est invité à porter son hamets pour le brûler.

Une déclaration, similaire à celle faite après la recherche le soir précédent, est récitée après avoir brûlé le hamets. Les miettes restantes de hamets doivent être détruites au plus tard avant midi le jour précédent Pessah. (La plupart des synagogues annoncent l’heure précise à laquelle le hamets doit être détruit, permettant de ne pas avoir à le calculer soi-même.) La limite pour manger du hamets est néanmoins antérieure à cela. Tout comme la matsa ne peut être mangée la veille de Pessah jusqu’au repas du seder. Certains ashkénazes suggèrent que l’on ne devrait pas manger de matsa à partir de Roch Hodech Nissan, afin d’augmenter le désir pour cette mitsva la première nuit de Pessah. (SA OrahHayyim 471)

Pour finir, il est de coutume de vendre le hamets. L’intention originelle de cette tradition était d’éliminer complètement toutes traces de hamets dans la maison. A mesure du temps, les foyers se sont agrandis et il est devenu de plus en plus difficile, coûteux et dispendieux de se débarrasser de tout le hamets. En retour cela a conduit à la création d’un mécanisme légal, connu sous le nom de m’khirat hamets מכירת חמץ la vente du hamets.

La procédure est la suivante : tout ce qu’il reste de hamets est stocké hors de la vue et y reste pendant toute la durée de la fête. Il est ensuite formellement vendu à un non-juif. Même s’il reste dans la maison, il n’est techniquement plus considéré comme étant une possession légale et donc, tout aussi techniquement, n’entraîne pas l’infraction de l’obligation de se débarrasser de hamets dans la maison. 

Ce hamets peut être racheté après la fin de la fête. La plupart du temps, cette vente est un service organisé par les synagogues, avec le rabbin agissant comme agent de la communauté. A travers une procédure formelle, les parties intéressées délèguent au rabbin l’autorité de vendre leur reste de hamets. Ceci est accompli à travers une transaction formelle avec un non-juif, parfois quelque temps avant la limite à la possession de hamets pour une maison juive.

La vente implique certaines conditions de la part de l’acheteur. Quand l’acheteur non-juif ne remplit pas ces conditions de vente, le hamets est rendu à son propriétaire originel à la fin de la fête. Certains rabbins rachètent formellement le hamets pour le rendre à leurs propriétaires originaux après la fin de la fête.

Dans tous les cas, il n’est pas suffisant de stocker au loin le hamets dans une maison juive pendant Pessah et de se dispenser de le vendre formellement selon le concept de hamets che’avar ‘alav haPessah חמץ שעבר עליו הפסח. (Mishna B’roura sur SA Oraḥ Ḥayyim 471:2, note 11.) Ce type de hamets ne peut pas être mangé après Pessah, sorte de « punition » pour avoir ignoré la restriction contre la possession de hamets durant la fête. Il est donc important d’éliminer ou de vendre le hamets avant Pessah.

Traduction fournie avec le soutien du « Rabbi Reuven Hammer Institute for Masorti Jewish Learning ». Vous pouvez en apprendre davantage ici.

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Authors

  • Masorti Olami

    Masorti Olami builds, renews and strengthens Jewish life throughout the world, with efforts that focus on existing and developing communities in Europe, Latin America, the Former Soviet Union, Africa, Asia and Australia.

  • The Rabbi Reuven Hammer Institute for Masorti Jewish Learning

    The Reuven Hammer Institute for Masorti Jewish Learning expands and supports the local Giyur (conversion) process for our communities around the world. Together with Masorti Olami, The Hammer Institute deepens their work through developing more materials, increasing our presence, and including more interested candidates. Giyur was a topic very close to Rabbi Reuven Hammer z”l’s heart, and he spent his life dedicating his work towards the worldwide Masorti/Conservative movement.

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